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Astuces pour une relecture ciblée des pronoms et autres anaphores

📚 Table des matières

    La phase de relecture d’un texte que l’on a soi-même rédigé ou traduit, ou autorévision, est un aspect déterminant de la qualité du produit final. Un processus d’autorévision mal élaboré ou mal défini n’est pas systématique et le risque de laisser passer des erreurs — des coquilles — est trop important pour être négligé. Surtout si nous nous présentons en tant que traducteurs, réviseurs, ou écrivains professionnels et que nous souhaitons offrir un service de qualité exceptionnelle.

    Dans ce contexte, les relectures ciblées, qui visent à corriger un seul type d’erreur à la fois, sont un élément indispensable de toute procédure d’autorévision. Notre cerveau n’est pas vraiment efficace lorsqu’il doit se concentrer sur plusieurs tâches en même temps, mieux vaut donc procéder par étape et effectuer une nouvelle relecture pour chaque catégorie d’erreurs à repérer.

    Il faut toutefois prendre le mot «relecture» dans un sens très large. Il peut en effet s’agir d’un passage en revue, plus ou moins approfondi en fonction du type d’erreur recherché. Si vous faites une «relecture» pour trouver toutes les espaces insécables manquantes, vous n’avez pas besoin de relire votre texte en entier. En effet, vous pouvez plus simplement utiliser les outils informatiques appropriés dont vous disposez, qui peuvent faire le travail de détection à votre place. Il vous suffit alors de vérifier chaque occurrence et non de parcourir votre texte en entier.

    De plus, rien ne sert d’effectuer une relecture pour chaque catégorie d’erreur imaginable. Il faut vous concentrer sur les erreurs que vous faites habituellement ou que vous laissez passer facilement. D’où l’intérêt de bien vous observer et, surtout, d’analyser attentivement les corrections apportées par vos réviseurs ou vos clients.

    En ce qui me concerne, un des types d’erreur qu’il m’arrive très souvent de faire dans mes traductions, et qui m’échappe facilement si je ne me relis pas expressément pour le repérer, concerne les références anaphoriques — soit les mots qui renvoient à d’autres mots du texte précédemment mentionnés (les «antécédents»), tels que les pronoms ou les déterminants possessifs. Comme je traduis principalement depuis l’anglais et l’allemand, langues dans lesquelles les répétitions de substantifs ne semblent pas occasionner une gêne linguistique aussi embarrassante qu’en français, la pronominalisation est une de mes armes favorites pour partir à la chasse aux répétitions.

    Le problème des références anaphoriques est que l’antécédent se trouve bien souvent quelque peu éloigné du référent, ou lui est tout du moins rarement contigu. Jamais au point que nous ne nous rappelions plus à quoi le référent se rapporte, mais dans le fil de l’écriture, nous gardons généralement en mémoire le concept bien plus que le mot lui-même, et nous revenons rarement en arrière pour vérifier l’antécédent exact utilisé. Or, si le syntagme «des personnes» est le sujet de la phrase précédente et que l’image que je forme dans ma tête est celle d’une foule, composée aussi bien d’hommes que de femmes, je risque fortement, lorsque je voudrai pronominaliser cet antécédent dans la phrase suivante, d’utiliser un pronom masculin pluriel. Voilà comment arrive une coquille.

    Un autre exemple très parlant est celui des noms collectifs, soit les noms qui, quoique singuliers, représentent une pluralité de personnes ou de choses. Par exemple, dans les traductions que j’effectue pour le SECO, je reçois souvent des textes qui parlent du centre de prestations Marché du travail et assurance-chômage (TC). Il est alors question, dans tout le texte, du TC, comme entité abstraite constituée de tous ses collaborateurs. Mais tout à coup, au milieu d’un texte, la perspective change et «les collaborateurs» deviennent alors le sujet de la phrase. Le sens reste le même, l’image que je garde en tête ne varie guère, mais le signifiant est modifié. C’est ainsi que, gardant en mémoire l’entité abstraite du début du texte, j’écris «son travail» (celui du TC) au lieu de «leur travail» (celui des collaborateurs).

    Parfois, c’est l’inverse. Il est question d’un groupe de scientifiques, mais lorsque je me le représente, je distingue bien chacun des chercheurs qui le composent, l’un avec sa moustache jamais retaillée depuis les années 1980, l’autre avec ses lunettes qui décollent légèrement ses oreilles que rejoint presque un col roulé rouge vif, et celle-ci, avec son veston aux épaulettes intrépides, qui lui donnent un air de capitaine à la conquête d’une nouvelle planète. Alors, bien imprégnée de cette image, je dirai qu’ils se sont réunis à Paris. Raté! Eh oui, c’est le groupe qui s’est réuni.

    Certes, quelques pronoms ne posent que peu de problèmes de ce type. Les pronoms personnels de la première et deuxième personne, par exemple, parce qu’ils sont plus rarement utilisés dans les textes spécialisés et qu’ils sont déictiques — ils font référence à la situation de communication et non à des éléments précédemment énoncés dans le texte — ne me causent que peu de sueurs froides. Les erreurs de pronoms, dans mon cas, ne concernent presque toujours que des pronoms de la troisième personne.

    Après avoir constaté cette faiblesse, j’ai cherché à établir une méthode systématique de vérification des pronoms à appliquer lors de la phase de relecture. Un passage en machine réglé sur le programme spécial «pronoms», pour éliminer 100 % des taches, même les plus tenaces!

    Étape 1 : déterminer les éléments à repérer

    Après avoir cerné la nature du problème — les références anaphoriques —, il faut établir une liste concrète et, si possible, exhaustive (mais elle pourra toujours être complétée, si besoin, au fur et à mesure). Une telle liste permet, d’une part, de déterminer la technique la plus adaptée pour repérer et corriger toutes les erreurs possibles et, d’autre part, de veiller à vérifier toutes les sources potentielles d’erreurs pour ne laisser traîner aucune coquille.

    Concernant la vérification des anaphores, voici à quoi peut ressembler une liste exhaustive — c’est en tout cas la liste que j’ai dressée pour mon usage.

    Pronoms personnels :

    • sujets : il / elle / ils
    • compléments d’objet direct : le / la / l’ / les
    • compléments d’objet indirect : lui / leur / elle / elles /eux

    Pronoms relatifs :

    • lequel / laquelle / lesquels
    • contractions avec les prépositions «à» et «de» : auquel / à laquelle / auxquels / auxquelles / duquel / de laquelle / desquels / desquelles

    Pronoms démonstratifs :

    • celui-ci / celle-ci / ceux-ci / celles-ci / celui-là / celle-là / ceux-là / celles-là
    • autres : ce dernier / cette dernière / ces derniers / ces dernières

    Déterminants possessifs :

    • son / sa / ses / leur / leurs

    Étape 2 : élaborer une méthode de vérification

    Maintenant que nous avons recensé toutes les sources d’erreurs possibles, il convient d’élaborer une méthode systématique pour vérifier chaque occurrence de référent anaphorique. Une bonne technique de révision doit permettre:

    1. de repérer rapidement les erreurs ; et
    2. de les corriger facilement et immédiatement, sans interruption du processus de révision.

    Un des éléments déterminants est aussi le matériel que nous avons à disposition, en particulier les logiciels, applications ou programmes informatiques d’aide à la traduction et à la rédaction. Je vais donc vous présenter deux techniques, qui reposent chacune sur l’emploi d’un logiciel différent très répandu parmi les professionnels de la rédaction et de la traduction. Vous verrez qu’un de ces logiciels est beaucoup plus adapté à la vérification systématique des anaphores, autrement dit beaucoup plus efficace, que l’autre.

    Solution 1 — Vérification des références internes avec Antidote

    Le logiciel d’aide à la rédaction Antidote est très utile dans le cas qui nous intéresse ici, puisqu’il est déjà doté d’un filtre de révision nommé «références internes», qui repère dans le texte les occurrences de pronoms, mais aussi de déterminants possessifs et démonstratifs, qui peuvent poser des problèmes de référence anaphorique. C’est exactement ce qu’il nous faut!

    Pour activer ce filtre :

    • cliquez sur le prisme «Révision» dans le panneau des prismes (sur la gauche de la fenêtre d’Antidote),
    • puis cliquez sur «Pragmatique».

    Si la catégorie «Pragmatique» ne figure pas sous le prisme «Révision»:

    • allez dans l’onglet «Correcteur», en haut de la fenêtre d’Antidote,
    • allez ensuite sous «Révision»,
    • et sélectionnez «Pragmatique».

    Les filtres de révision de la catégorie «Pragmatique» s’affichent à gauche. Sélectionnez le filtre «Références internes».

    Une fois le filtre activé, toutes les références apparaissent surlignées en jaune, alors que les erreurs restent soulignées en gris, ce qui offre une très bonne visibilité de toutes les occurrences d’anaphore à vérifier.

    De plus, la liste de tous les pronoms et déterminants qui figurent dans le texte en cours de révision s’affiche sur le côté droit. Il vous est alors possible de sélectionner la catégorie d’anaphores sur laquelle vous souhaitez vous concentrer pour effectuer une révision véritablement ciblée, avant de passer à la suivante. Par exemple, si vous cliquez sur le pronom «ils», dans la liste ou dans le texte lui-même, tous les pronoms personnels sujets (et pas seulement ceux de la troisième personne du pluriel) apparaissent surlignés en orange. Ainsi, vous pouvez passer en revue uniquement les références qui vous posent problème. Par exemple, si vous estimez ne pas avoir besoin de faire une relecture pour les déterminants démonstratifs (ce / cet / cette / ces), il vous suffit d’ignorer cette catégorie.

    Dès que vous repérez une erreur, vous pouvez la corriger directement dans la fenêtre d’Antidote et la modification sera immédiatement répercutée dans votre document Word, sans que vous ayez besoin de changer de fenêtre. La totalité de votre révision peut donc se faire dans la fenêtre d’Antidote et votre vérification n’est ainsi pas interrompue. Lorsque vous modifiez un élément, le filtre appliqué et le surlignage des occurrences repérées ne disparaissent pas. Vous pouvez donc facilement continuer la vérification en cours après chaque correction apportée.

    D’après mes tests, Antidote repère tous les éléments problématiques de ma liste, sauf un. Il ne détecte pas «ce dernier» et ses flexions. Certes, il surligne les déterminants démonstratifs, mais comme je l’ai dit, je n’ai pas envie de me farcir toutes les occurrences de ces déterminants pour trouver ceux qui sont suivis de «dernier».

    Pour trouver toutes les occurrences de cette catégorie d’anaphores, j’ajoute alors une dernière étape: j’effectue une «recherche libre».

    Pour faire une recherche libre :

    • cliquez sur l’onglet «Correcteur» en haut de la fenêtre Antidote,
    • cliquez ensuite sur «Inspection»,
    • et sélectionnez «Recherche libre».

    D’après mes tests, Antidote repère tous les éléments problématiques de ma liste, sauf un. Il ne détecte pas «ce dernier» et ses flexions. Certes, il surligne les déterminants démonstratifs, mais comme je l’ai dit, je n’ai pas envie de me farcir toutes les occurrences de ces déterminants pour trouver ceux qui sont suivis de «dernier».

    Pour trouver toutes les occurrences de cette catégorie d’anaphores, j’ajoute alors une dernière étape: j’effectue une «recherche libre».

    Dans la barre de recherche qui apparaît sur la gauche de la fenêtre, tapez la chaîne de caractères [ derni ] (sans les crochets bien sûr) pour que toutes les occurrences de cette chaîne qui figurent dans votre texte soient surlignées en jaune. Il ne reste alors plus qu’à vérifier chaque occurrence, comme vous l’avez fait avec le filtre «Références internes».

    Comme l’aurez sans doute constaté, la vérification des références anaphoriques avec Antidote est particulièrement aisée, car elle demande peu de manipulations grâce au filtre consacré. Aucun paramètre supplémentaire ne doit être défini et presque toutes les anaphores recensées sont détectées. Ce logiciel offre donc une solution tout à fait adaptée au processus de vérification ciblée souhaitée.

    Toutefois, il se peut que l’organisation ou l’entreprise pour laquelle vous travaillez n’ait pas Antidote et que vous ne puissiez pas l’installer sur l’ordinateur fourni par votre organisation. Il se peut aussi que vous n’ayez tout simplement pas envie, ne jugiez pas utile ou n’ayez pas les moyens de vous procurer un nouveau logiciel d’aide à la rédaction. Dans ce cas-là, il est aussi possible d’effectuer une vérification axée sur les références anaphoriques avec Microsoft Word. Toutefois, sachez que vous devrez vous contenter d’une efficacité nettement moindre.

    Solution 2 — Repérage anaphores avec Microsoft Word

    S’agissant de ce type de vérification ciblée, le logiciel Microsoft Word a deux grandes faiblesses: d’une part, il ne dispose pas d’un filtre consacré au repérage des références anaphoriques, ce qui oblige l’utilisateur à faire une recherche manuelle au moyen de la fonction «Rechercher» et, d’autre part, il n’est pas possible de faire de recherche alternative (ou tel mot ou tel mot) au moyen de la fonction de recherche, ne laissant pas d’autre choix à l’utilisateur que d’effectuer une nouvelle recherche pour chaque occurrence. Fastidieux! Et comme cette méthode implique un grand nombre d’opérations manuelles, elle prend inévitablement plus de temps.

    Mais pour les inconditionnels de Word, il est tout de même possible de faire une recherche ciblée et de gagner un peu de temps en groupant certaines références anaphoriques qui ont des chaînes de caractères en commun.

    Pour ce faire, ouvrez d’abord la fonction de recherche, appelée «Navigation», en utilisant le raccourci [ CTRL+F ].

    a) Pronoms personnels sujets : il / elle / ils

    Vous pouvez regrouper au sein d’une seule recherche les pronoms masculins singulier et pluriel, en tapant simplement [ il ]. Mais en recherchant cette chaîne de caractères, vous tomberez sur tous les mots qui contiennent cette chaîne, comme illumination, travail, pilier, etc., ce qui introduit beaucoup de bruit — l’ensemble des résultats de recherche que l’on n’a pas l’intention de détecter — dans le repérage. Une façon d’atténuer cet effet consiste à ne chercher que les mots qui commencent par cette chaîne de caractères.

    Pour détecter ces occurrences, il faut d’abord définir les bons paramètres:

    • Cliquez sur la petite flèche à droite du champ de recherche de la fenêtre «Navigation»,
    • sélectionnez «Options…»,
    • cochez la case «Utiliser les caractères génériques».

    *** Définition : les caractères génériques sont des caractères spéciaux qui remplacent un ou plusieurs caractères du texte et permettent de rechercher des caractères inconnus selon certains critères. Par exemple, au lieu de lancer une recherche par chiffre, en tapant chaque chiffre l’un après l’autre, il est possible de demander au système de recenser tous les chiffres lors d’une seule recherche, sans nommer chaque chiffre individuellement.


    Vous pouvez à présent taper [ <il ] ([ < ] est un caractère générique qui permet d’indiquer au logiciel qu’il faut repérer tous les mots qui commencent par «il», même lorsqu’ils sont précédés d’une parenthèse). Word repérera malheureusement toujours «illumination», mais plus «travail» ni «pilier». Cette fonction de recherche permet également de détecter les inversions sujet-verbe que l’on retrouve notamment dans les propositions interrogatives ou après des citations, comme «va-t-il» ou «déclare-t-il», ainsi que les anaphores qui suivent immédiatement une parenthèse ouvrante.

    Toutefois, les occurrences précédées d’un subordonnant avec élision, comme «qu’il» ou «puisqu’il», sont omises par le logiciel. Word considère chacune de ces chaînes de caractères comme un seul mot. Il est donc nécessaire d’ajouter une recherche pour détecter les occurrences de [ ‘il ]. Et il faut bien entendu recommencer toutes ces recherches avec le pronom personnel sujet féminin «elle» (qui permet bien entendu aussi de repérer les occurrences du pronom pluriel «elles»).

    En résumé, rien que pour les pronoms personnels sujets, il faut effectuer quatre recherches différentes.

    R1 : <il
    R2 : ‘il
    R3 : <elle
    R4 : ‘elle

    b) Pronoms personnels compléments d’objet direct : le / la / l’ / les

    Avec cette catégorie, nous sommes très embêtés, car il n’est pas possible de contourner les occurrences des déterminants définis, puisque ces derniers et les pronoms personnels sont homographes. L’idéal serait de pouvoir indiquer au logiciel d’omettre les occurrences des mots qui précèdent un substantif. Toutefois, je ne crois pas que Word dispose d’une fonction assez avancée pour un tel affinement de la recherche — si elle existe, je ne l’ai tout du moins pas encore découverte. Il faut donc visuellement faire le tri parmi les occurrences repérées, ce qui est assez fatigant et peu efficace.

    Mais si vous estimez que c’est nécessaire et que vous faites régulièrement des erreurs sur ces pronoms, voici les recherches à effectuer:

    R5 : <le
    R6 : <l’
    R7 : <la

    c) Pronoms personnels indirects : lui / leur / elle / elles / eux

    Premièrement, vous constaterez que la recherche des pronoms «elle» et «elles» a déjà été effectuée lors de la recherche des pronoms personnels sujets, et que le pronom «leur» a aussi nécessairement été repéré lors de la recherche du pronom personnel direct «le». Mais j’ajoute tout de même dans cette catégorie la chaîne de caractère nécessaire pour détecter les occurrences de «leur», parce qu’il se peut que vous décidiez de ne pas mener la recherche sur les pronoms compléments directs qui, comme on l’a vu, est assez fastidieuse. De plus, il est nécessaire ici d’ajouter une recherche supplémentaire sur le pronom «eux» pour contourner le problème des occurrences de ce référent qui seraient précédées d’un subordonnant élidé, comme indiqué pour les pronoms personnels sujets.

    R8 : lui
    R9 : <leur
    R10 : <eux
    R11 : ‘eux

    Pour ce qui est du pronom «lui», l’espace précédant la chaîne de caractères correspondante est volontairement omise de la recherche pour que le système repère en même temps les occurrences de «celui-ci» et de «celui-là». Les autres mots de la langue française contenant cette chaîne de caractères sont peu nombreux et apparaissent rarement dans des textes, il y a donc peu de risque qu’une recherche sans espace introduise beaucoup de bruit supplémentaire.

    d) Pronoms relatifs : lequel / laquelle / lesquels / auquel / à laquelle / auxquels / auxquelles / duquel / de laquelle / desquels / desquelles

    Pour ces pronoms-là, qui ont tous une base en commun, il est possible de tout combiner en une seule recherche :

    R12 : quel

    Certes, Word repérera aussi les occurrences du déterminant interrogatif «quel», mais comme celui-ci n’est généralement pas très fréquent, cela ne devrait pas introduire trop de bruit et, surtout, cela vous évite de rechercher chaque type de pronom relatif.

    e) Pronoms démonstratifs : celui-ci / celle-ci / ceux-ci / celles-ci / celui-là / celle-là / ceux-là / celles-là

    S’agissant de ces pronoms, il suffit de faire deux recherches, une pour les pronoms féminins et l’autre pour les pronoms masculins pluriels, puisque le repérage des pronoms masculins singuliers est déjà compris dans la recherche des occurrences du pronom «lui».

    R13 : <ceux
    R14 : <celle

    e) Autres référents anaphoriques : ce dernier / cette dernière / ces derniers

    Dans ce cas, à nouveau, une seule recherche est nécessaire. Il suffit de taper les lettres communes à toutes les flexions.

    R15 : <derni

    f) Déterminants possessifs : son / sa / ses / leur / leurs

    Les déterminants «leur» et «leurs» ont déjà été repérés lors de la recherche sur les pronoms compléments d’objet indirect. Par conséquent, trois recherches suffisent:

    R16 : ­<son_
    R17 : <sa_
    R18 : <ses_

    Pas besoin d’un dessin, la marche à suivre Word est plutôt longue et pénible. Si vous pouvez vous procurer une licence Antidote ou inciter votre organisation ou entreprise à en acheter une pour toute la boîte, ce sera un vrai gain de temps et d’efficacité pour ce type de vérifications ciblées. Vous trouverez les différentes offres d’inscription ou de téléchargement d’Antidote ici.

    Mais si vous êtes un inconditionnel de Word et que vous n’avez pas les moyens ni l’envie d’ajouter un nouveau logiciel à votre arsenal, il est tout de même possible de faire des recherches relativement précises axées sur certains référents anaphoriques. De plus, vous pouvez personnaliser votre recherche en choisissant de ne vérifier que certaines classes de pronoms qui vous posent véritablement problème.

    Dans ce cas, je vous conseille d’avoir une liste précise, non pas seulement des référents que vous voulez vérifier, mais une liste concrète des recherches à effectuer — c’est-à-dire ce que vous allez taper dans la barre de recherche — que vous pourrez consulter et suivre pas à pas, de manière systématique au moment de l’autorévision. Je vous recommande également d’inscrire cette liste dans un document Word ou dans un autre fichier numérique ou une plateforme en ligne, pour que vous puissiez la consulter facilement et copier-coller chaque chaîne de caractères à rechercher.

    Vous trouverez ci-dessous la liste complète des recherches que je viens de vous proposer pour la vérification des références anaphoriques, que vous pouvez adapter à vos besoins et utiliser pour systématiser votre processus d’autorévision.

    R1 :      <il
    R2 :      ‘il
    R3 :      <elle
    R4 :      ‘elle
    R5 :      <le
    R6 :      <l’
    R7 :      <la
    R8 :      lui
    R9 :      <leur
    R10 :    <eux
    R11 :    ‘eux
    R12 :    quel
    R13 :    <ceux
    R14 :    <celle
    R15 :    <derni
    R16 : ­   <son_
    R17 :    <sa_
    R18 :    <ses_

    Bien entendu, si vous connaissez d’autres techniques plus efficaces ou qui peuvent être utilisées sur d’autres logiciels de traitement de textes, d’aide à la rédaction ou de traduction, n’hésitez pas à partager vos astuces en commentaires ou à m’en faire part en m’envoyant un courrier électronique. Je pourrai ainsi compléter cet article pour des conseils toujours plus précis, ciblés et exhaustifs — toute contribution qui fera l’objet d’un article sera bien entendu dûment rendue à son auteur!

    Ce n’est qu’en mettant en commun nos méthodes et techniques pour améliorer la qualité de nos écrits ou accroître notre rapidité et notre productivité que nous parviendrons à préserver la valeur ajoutée que nous offrons en tant que traducteurs, réviseurs, correcteurs ou rédacteurs humains, face à la part croissante du marché que se taillent les outils de rédaction, de révision ou de traduction automatique.